Une épopée de fantasy celtique : prêtresse, guerrier et korrigan recherchent la Harpe des Brumes. Le vent roulait sur les collines surplombant la région de Filandre, emportant avec lui les chants des pierres dressées. Chaque nuit, à l’heure où la lune s’ouvrait comme une fleur d’argent, des lueurs s’allumaient au cœur du cromlech, rappelant aux vivants que les anciens dieux n’étaient pas tout à fait morts. Eilyn s’avançait pieds nus sur l’herbe humide, sa longue cape couverte de runes cousues à la main dissimulant sa silhouette féline. Ses cheveux d'or dansaient dans le vent, voilant partiellement son regard d'un bleu azur. Elle avait entendu l’appel dans ses rêves : une harpe aux cordes de brume, qui résonnait dans le silence comme un cœur endormi. On disait qu’elle avait été forgée par les dieux eux-mêmes, avant qu'ils ne se déchirent pour la possession de la terre et du ciel. À ses côtés marchait Kaelthor, un jeune guerrier aux yeux clairs et à la chevelure ténébreuse,...
Prologue : Les Brumes de Kaer Varn Il y a mille ans, l’Empire de Cuivre s’est effondré dans un fracas de feu, de sang et d’acier. Ce ne fut pas une chute, mais une déchirure, comme si le monde lui-même était fendu. Les cieux rougirent durant neuf jours, et sur la terre, le tonnerre portait des voix oubliées. Les survivants racontent que les montagnes se sont fendues, que les fleuves ont coulé à l’envers, et que les tambours de guerre ont battu si fort qu’on les entend encore dans les pierres. Depuis ce jour, les terres de Kaer Varn — jadis florissantes — ne sont plus que brume, lande fendue et forêts d’épines. Le vent y charrie des parfums de rouille et de cendre, les feuillages bruissent comme des chœurs d’esprits, et les racines semblent griffues au toucher. C’est là, au cœur de cette nécropole vivante, que gît une relique si ancienne que même les dieux en taisent le nom : le Cœur de Fermaël . Les rares manuscrits qui osent encore le mentionner parlent d'un joyau mécanique, chau...